II)
De la formation du nuage orageux a l’électrisation
de la foudre
Avant de
commencer, voyons les définitions : les différents
termes ci-dessous sont souvent confondus par certain d’entre
nous : Orage : Perturbation atmosphérique
violente accompagnée de pluie, de vent, d’éclairs
et de coups de tonnerre. Foudre : Décharge électrique
qui se produit par temps d’orage entre deux nuages ou
entre un nuage et le sol, accompagnée d’une vive
lumière (éclair) et d’une violente détonation
(tonnerre). Eclair : Brève et vive lueur sinueuse
et ramifiée, produite lors d’un orage par une
décharge électrique entre deux nuages chargés
différemment ou entre un nuage et la terre. Tonnerre : bruit de la foudre accompagnant
l’éclair (perçu plus ou moins longtemps
après lui et plus ou moins violent selon l’éloignement
du phénomène par rapport à l’observateur.)
A) Formation du nuage orageux
1)
Le phénomène de convection
Tout
d’abord la formation de la foudre commence par la formation
d’un orage nuageux. Pour que ce nuage se forme, il y
a ce que l’on appelle, un phénomène de
convection.
Le principe de ce phénomène est, qu’il
y a une montée d’air chaud et la descente
d’air froid, due à leur densité respective.
En effet, l'air chaud étant plus dense que l'air froid,
il prend donc de l'altitude alors que l'air froid en perd.
Ainsi l'air chaud et humide se refroidit en montant et formant
de même des gouttelettes d'eau ou de cristaux de glace.
Ce phénomène de convection
est donc un brassage d'air qui forme le nuage d'orage.
C'est ainsi qu'on peut assister
à deux nuages différents :
-le cumulus humilis (dont le sommet atteint les 1000m)
le cumulus médiocris
( son sommet atteint les 6000m )
La prochaine etape du nuage
est la montée en altitude :
les mouvements de convections (montée d'air chaud /
descente d'air froid) vont faire en sorte que le sommet du
nuage monte jusqu'à environ 10000m (soit la tropopause).
A cette altitude il n'y a plus de courants ascendant et par
la même occasion , formation de cumulo nimbus.
Le cumulo-nimbus
Le cumulonimbus est le nuage
à l’origine de la formation des orages électriques.
Il est facilement reconnaissable au loin de par sa forme d’enclume.
A l’intérieur, il y a présence de gouttelettes
d’eaux en suspension, des molécules de dioxygène,
des fragments de glace, des grêlons et de multiples
poussières notamment issues de la pollution humaine.
*Mécanisme
d'électrisation
Dans le cumulo nimbus, les
vents ont une vitesse d’ à peu près 100km/h.
Les brassages d'air internes au nuage font en sorte que les
particules d'eau se chargent electriquement. Les particules
d'eau lancées par la vitesse du vent s'entrechoquent
entre elles, et ainsi les grosses particules arrachent les
electrons aux plus petites particules et se chargent donc
negativement ce qui les rend plus lourdes. La repartition
des particules forme la repartition des charges dans le nuage
: les grosses particules chargées negativement sont
plus lourdes et donc vont se positionner à la base
du nuage et les petites particules chargées positivement
vont se situées au sommet car elles sont plus legères.
Note : Les
frottements, ou les chocs entre particules d’eau s’appellent
en fait l’électrification statique. L’électrification
statique de plusieurs particules est un échange d’électrons
entre ces particules. La principale conséquence est
alors que le complexe formé par les particules n’est
plus électroniquement neutre, il se forme des charges
électriques.
Certaines particules sont
plus ou moins électronégatives (gain d’électrons,
les grosses particules) tandis que d’autres sont plus
ou moins électropositives (perte d’électrons,
les petites particules).
Ceci est actuellement l’hypothèse la plus plausible
concernant ce phénomène, mais n’oublions
pas que le processus d’électrification dans les
nuages reste très mal connu.(Cela ne fait que depuis
près de 250 ans que l'Homme sait que la foudre est
un phénomène électrique).
B) La Foudre et sa formation
Au debut de l'orage, il y
a formation d'éclair dits "Intra-nuageux"
(C'est à dire à l'interieur du nuage).En effet
les échanges d'électrons au sein même
du Cumulo nimbus , entre la base (negatif) et le sommet (positif),
forment ces eclairs.
Ces éclairs representent 80% des eclairs formés
lors d'un orage.
Par la suite nous entrons dans une phase dite "Active".
C'est durant cette phase que les fameux eclairs entre le nuage
et le sol apparaissent.
Pour expliquer les éclairs
entre le nuage et le sol, il faut connaître la charge
électrique du sol :
Les charges négatives du nuage repoussent les charges
négatives du sol, ce qui entraîne un appauvrissement
local des charges négatives au sol : le sol se charge
alors positivement.
C'est le phénomène d'influence .
La base du nuage étant négative et le sol positif
, les coups de foudre peuvent donc se produire.
Par ailleurs, la formation
des cumulonimbus nécessite que l’atmosphère
soit instable. En effet, ces formations sont dus aux courants
d’air ascendants provoqués par la différence
de température entre l’air près du sol
et l’air en altitude. Durant l’hiver, la différence
de température n’est pas assez grande pour causer
cette instabilité. Il n’y a donc pas formation
de cumulonimbus pendant la période hivernale. C’est
la raison pour laquelle il n’y a pas d’orages
électriques l’hiver.
*Champ
électrique
En temps normal, le
champ électrique au sol est d’environ 120V/M.
Par temps d'orage, ce même champ électrique peut
atteindre les 15 à 20 KV/M, et ce champ électrique
est encore plus accentué lorsque l’on est en
présence d'obstacle pointu et en hauteur. (Exemples
: arbres ; toit d'église ; etc.)
Ce phénomène d'accentuation est appelée
couronne et favorise l'impact de la foudre à cet endroit.
*Les
differents types de foudre
On distingue 4 types d'éclair
différents lors d'un orage:
- Les éclairs intra-nuageux. Les plus
nombreux coups de foudre sont les échanges de foudre
à l'intérieur. Comme on l’a déjà
mentionné, ils représentent de 80% des décharges
produites dans un orage.
- Les éclairs
entre deux nuages.
- Le feu de St Elme.
Parfois, quand l'accumulation des charges opposées
est insuffisante pour déclencher un coup de foudre,
une quantité d'étincelles bleues apparaissent
en hauteur au sommet d'objets pointus à l'extrémité
du nuage d'orage. Ce phénomène, remarqué
très tôt au bout des vergues et en haut des mâts
des navires, fut appelé feu Saint-Elme.
-Les coups
de foudre. Etude en détail :
Définition
:
Tout d’abord, il faut savoir que les traceurs (ou précurseurs),
qui sont à l’origine des éclairs, sont
présents lorsqu’ il y a des charges qui partent
du nuage ou du sol et se propagent vers le sol ou vers le
nuage, par bonds successifs de quelques dizaines de mètres
en créant un canal ionisé (conducteur) faiblement
lumineux)
Quelques chiffres : Les durées approximatives sont
alors en général d’ 1 µs pour une
descente et de poses de l’ordre de 500 ms entre les
bonds. De plus, le traceurs apporte au sol une quantité
de charges négatives de d’environ 10 Coulomb
à une vitesse moyenne de 2.105m.s-1. Enfin, à
chaque pas du traceur correspond une impulsion de courant
d’amplitude supérieur à 1 kA. Ces dernières
sont associées alors à des impulsions de champs
électriques et magnétiques (d'une durée
d'environ 1µs et des temps de montée inférieur
à 0.1µs).
Ce traceur descend alors en cherchant les zones où
il y a le moins de résistance dans l’air. Or
ces zones étant très discontinues et non linéaires,
elles sont responsables de la formation en branche de l’éclair.
- Les coups de foudre
descendants négatifs. Ils sont initiés
par un traceur négatif qui se déplace du nuage
vers le sol.
- Les coups de foudre descendants positifs.
Ils sont initiés par un traceur positif qui se déplace
du nuage vers le sol.
- Les coups de foudre ascendants négatifs.
Ils sont initiés par un traceur négatif qui
se déplace du sol vers le nuage.
- Les coups de foudre ascendants positifs.
Ils sont initiés par un traceur positif qui se déplace
du sol vers le nuage.
Dans les régions
tempérées, Le descendant négatif (1)
représente plus 90% des coups de foudre nuage-sol (c’est
la forme la plus commune). Le descendant positif (3) quant
à lui fait moins de 10% des apparitions (nuage-sol).
Enfin les autres, relativement rares, apparaissent plutôt
aux sommets des montagnes et des longues structures.
Arc de retour : Lorsque
les 2 traceurs se connectent, un chemin conducteur en résulte
qui s'établit entre le sol et le nuage. Un courant
positif d'une intensité considérable se propage
du sol vers le nuage et neutralise les charges de ce dernier
: c'est l'arc en retour, souvent le plus lumineux.
*Quelques
informations supplémentaires :
Différents
noms d'éclairs
* Fulminants: en sillons
qui ne sont ni rectilignes ni en zigzag, mais courbés
avec des arrondis graduels.
* Ramifiés: lorsqu'ils se subdivisent
en plusieurs branches.
* Sinueux: lorsqu'ils ont de nombreux
traits et segments assez apparents.
Différentes
couleurs :
L’air ambiant influe sur la couleur de l’éclair.
- Un éclair rouge indique de la pluie dans l'air.
- Un éclair bleu, la présence de grêle.
- Un éclair jaune est le signe d'une quantité
importante de poussière dans l'atmosphère.
- Un éclair blanc est signe d'un air très sec.
Longueur et épaisseur
de la trajectoire d'un éclair : La longueur des éclairs peut aller de 100
m à 20 km dans le cas de l'éclair sinueux. Sa
vitesse atteint 40000 km/s, donc un peu plus d'un dixième
de la vitesse de la lumière. Sont épaisseur
est d'environ 3 cm.
Tension de l’air
:
Jusqu’à 100 millions de volts (alors que la tension
du courant électrique de la maison n’est que
d’environ 230V)
Température
de l'air autour de l'éclair : La température de l'air est très
élevée, environ 30000 degrés (5 fois
la température du soleil à sa surface!) le long
du trajet de l'éclair. (L'air traversé par l'éclair
est "grillé"!).
Relation entre
éclair et tonnerre : Tout d'abord, le tonnerre est en fait
causé par une explosion d'air : elle vient tout simplement
du fait que l'air entourant l'arc de retour est chauffé
à 30000degrès, ce qui constitue une augmentation
énorme et rapide, ce qui provoque l'explosion de l'air.