Introduction
:
La Foudre n’est-elle pas l’un
des phénomènes naturels les plus fascinants
? Tout concourt à la stupéfaction : déclenchement
soudain, parcours imprévisible et jamais identique,
illuminations… Que l’on soit dehors, où
se déchaîne sa puissance lumineuse et sonore,
ou bien que l’on soit à l’abri sous les
toits que son bruit énorme traverse, on est saisi,
on s’arrête et pendant un instant, même
si l’on connaît ou croit connaître les bases
physiques du phénomène, on se sent minuscule
devant les forces de la nature ; et, en définitive,
on n’est pas plus rassuré que ne devait l’être
notre ancêtre préhistorique.
Que savons-nous réellement de ce phénomène
? Nous savons que la foudre est un phénomène
dangereux, mortel… D’où provient cette
énergie ? Pourquoi un chemin, et pas un autre ? À
quoi sont dus ces effets dévastateurs tant au niveau
matériel qu’humain ? Peut- on se protéger
des éclairs ? Est-il possible de la capter ? Est-il
possible de la prévoir?etc.
De cette multitude de questions, une seule nous retint l'attention
:
Ainsi, nous allons dans une première partie, faire
une approche historique du phénomène, ensuite,
étudié la foudre en détail, de la formation
du nuage orageux à l'électrisation des nuages,
et enfin, dans une dernière partie, voir les découvertes
de l'homme pour se protéger.
I)
Une approche historique du phénomène
A)
Une crainte vécue comme une puissance divine par les
civilisations antiques
Dès
l’antiquité, la foudre était associée
à la colère des Dieux et à la notion
de châtiment pour des fautes ou des pêchés.
L’homme faisait appel à des divinités
pour expliquer la foudre et pour en conjurer le danger.
Sur tous les continents, on pouvait distinguer
chez les différentes civilisations, les différentes
personnifications de la foudre et de l'orage :
_Indra en inde
_Tien-mu en Chine
_Aizen-Myoo au japon
_Tialoc pour les aztèques
_Zeus pour les grecs
_Jupiter pour les Romains
_ou Thors chez les peuples germaniques.
Très souvent ces divinités occupaient une place
importante dans les différents cultes. Face à
ces nombreuses divinités et croyances, on peut s'étonner
que parmi des nations parvenues à un degré avancé
de civilisation et de culture intellectuelles, habituées
à tout examiner et à tout discuter, aucune ne
fût avisée de rechercher sérieusement
les causes naturelles des orages.
Néanmoins, on peut remarquer l'apparition des premières
observations scientifiques; ainsi, les Gaulois, à l'approche
de l'orage, plantaient de longues épées en terre,
la pointe en haut, et se couchaient à terre. Les épées
constituaient donc de véritables petits paratonnerres.
Au Moyen Âge, pour conjurer le danger dû aux orages,
on avait surtout recours aux saints auxquels on adressait
des prières. On peut ainsi citer Saint Jean-Baptiste,
Saint Théodore, Sainte Barbe ... Différents
phénomènes liés à l'orage étaient
interprétés comme des manifestations divines.
Finalement,
nous pouvons constater que dès l’origine de l’humanité
, la crainte de la foudre occupait l'esprit de nos ancêtres,
quel que soit leur religion , leurs coutumes et leur civilisation.
La foudre représentait ainsi le symbole de la gloire,
de la puissance…
B)
Début d'une explication d'un phénomène
naturel
Ce
n’est que depuis le début du XVIII ème
siècle que les Hommes savent expliquer ce phénomène,
identifié comme une manifestation d’une force
physique qui sera plus tard exploitée dans tous les
aspects de la vie humaine : l’électricité.
Même René Descartes, un des plus grands physiciens,
et grand rationaliste, qui prétendait que la foudre
venait en fait de "l'explosion des exhalations sulfureuses
de l'atmosphère sous la pression, lorsqu'un nuage plus
lourd tombait sur un nuage plus léger !"
1)
L'explication donnée par Franklin
Benjamin Franklin fut le premier à avoir découvert
et à avoir que les éclairs sont une manifestation
de l'électricité atmosphérique.
En juin 1752, Franklin, assisté de son fils, fit une
expérience avec un cerf-volant, où il attachait
une clé suspendue à l'extrémité
inférieure du cordon de chanvre (petit arbre) qui retenait
le cerf-volant; il le lança dans un nuage sombre et
orageux et produisit une étincelle très visible.
D’autres étincelles produisirent de plus en plus
abondantes.
Cette expérience n’aura aucune conséquence
sur le savant puisque le fil est, heureusement pour lui, isolant.

Ce n’est qu’après les expériences
du cerf-volant que le savant inventa le paratonnerre, constitué
d’une tige métallique reliée à
la terre s'élevant plus haut que les bâtiments
à protéger afin de capter l'éclair et
de transmettre le courant électrique à la Terre.
Il s'agissait là de la première technique réellement
efficace de protection contre la foudre.
(Rappel : Définition d’un paratonnerre : Appareil
destiné à préserver les bâtiments
des effets de la foudre. Mais Franklin pensait que le pouvoir
protecteur du paratonnerre résidait dans sa capacité
à décharger les nuages et donc à supprimer
la foudre, ce qui est faux puisque le paratonnerre est relié
au sol pour "éliminer " sa charge électrique).
À cette époque, les parapluies paratonnerres
et les chapeaux paratonnerres étaient à la mode.

Paratonnerre des dames de Paris |

Le chapeau |
2)
Recherches ultérieures
En France, Jacques de Romas fit
aussi une expérience avec un cerf-volant mais électrique
; il différait de celui de Franklin par le fait qu’il
avait enroulé un fil de cuivre autour de la corde qui
le retenait au sol.
Thomas François-d’Alibard a réalisé
une expérience à Marly la-Ville en mai 1752.
Une tige de fer sur un socle isolant dans un environnement
orageux accumule des charges électriques atmosphériques
et émet des étincelles lorsqu’on en approche
un conducteur relié à la terre électrique.
Le 6 août 1753, le Professeur
Richmann de Saint-Pétersbourg tomba foudroyé
suite à une expérience avec un électromètre(Appareil
utilisé pour la mesure des charges électriques
et des différences de potentiel).

Il a ensuite fallu attendre
le XXème siècle pour dévoiler un peu
plus le mystère de la foudre, notamment après
la Seconde Guerre mondiale. Parmi les progrès techniques,
il faut citer la photographie à défilement continu
rapide dont l’excellente résolution temporelle
qui permet de distinguer les différentes phases de
l’éclair, l’analyse spectroscopique qui
fournit des indications sur la température et la nature
des constituants de canal de l’éclair, les mesures
électriques des courants de foudre effectuées
au pied de la structure frappée par des impacts directs.
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